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Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas Lacoste
Rassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°45-46 [juin 2003 - septembre 2003]
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La norme et « l’Empereur »


Psychanalystes, psychiatres, psychologues… parlons de quelque chose que l’on ne connaîtra jamais. En effet, les instruments avec lesquels nous travaillons (l’inconscient, le ça, le surmoi) sont des objets qui n’existent pas, des constructions théoriques qui nous permettent éventuellement de travailler sur des niveaux de réalité eux-mêmes hypothétiques. Que signifie travailler avec l’inconscient ? De quel inconscient parlons-nous ? Est-il corporel ? Langagier ?.. Considérons que nous ne savons jamais exactement de quoi nous parlons, et le problème est que notre société a tiré implicitement de ce dispositif-là, résumé ici très succintement, une sorte de norme de ce que cela signifierait qu’être sain ou malade.

Les gens s’imaginent – bien que les psys ne le disent que rarement – qu’il existe une norme, que cette norme est là – une norme sacrée en quelque sorte. Une norme qui indiquerait comment être heureux, comment vivre, quel rapport entretenir avec la réalité, avec nos affects, avec notre corps, etc. Ce qui fait de la psychanalyse tout sauf quelque chose de flou, mais qui s’élaborait malgré tout dans une sorte de multi-dimensionnalité hypothétique. Il est vrai qu’aux yeux de nos contemporains et de pas mal de nos collègues, la psychanalyse se présente sous les dehors d’une règle normative s’appliquant à tout et n’importe quoi. Pourtant, c’est bien plus compliqué que ça, parce que cette « norme » est pétrie de contradictions : elle se met à affirmer un tas de choses qu’elle ne peut nullement prouver, y compris son existence. Par exemple, quand nous avons affaire à la folie, le psy se permet d’intervenir au nom de la souffrance. Pourtant, l’autre souffrant est soit dans une demande ou, et c’est souvent le cas, ne demande rien (cf. : les psychotiques) ce qui n’empêche pas le psy d’être censé l’aider à élaborer cette demande. Mais si l’autre est dans la demande, on peut toujours se poser la question : est-ce qu’il demande parce qu’il souffre ou parce que sa famille et/ou l’institution le somme de formuler cette demande ? Et l’on voit bien que cette demande ne peut être toujours fiable. Or le psy se croit autorisé à aider l’autre à élaborer la demande. Il y a une attitude psy qui consiste à articuler quelque chose de très flou, de très complexe à l’aide de pratiques qui, elles, sont hypernormatives et très intrusives. Face à la folie, le premier réflexe, de mon point de vue, est de se dire que ce n’est pas parce que le patient demande que nous devons répondre, puisque je ne peux savoir d’où vient cette demande. Et ce n’est pas parce qu’il souffre que nous devons nous mêler de sa vie, car d’une part, il y a ce qui relève de la souffrance existentielle et non de la pathologie, et d’autre part, comment savoir si la souffrance de l’autre n’est pas le fruit de la pression sociale, de l’intolérance sociale et familiale, voire de sa propre intolérance ? Quelqu’un qui a affaire à la folie peut très bien se rendre compte qu’il est fou, et il peut en souffrir par rapport à sa propre vision normative. C’est pour ces raisons que j’ai développé, durant ces 23 ans de pratique en psychiatrie, l’idée de l’accueil qui peut se résumer ainsi : étant donné ce qu’il en est de notre société, si des gens arrivent à moi parce qu’ils ont une problématique, dite psy, je veux bien être là pour voir ce que l’on peut composer ensemble, ce que l’on peut comprendre ensemble, ce que l’on peut apaiser ensemble, que ce soit au niveau de la personne, de la famille ou de la situation.

De ce point de vue, quand j’ai rencontré l’« Empereur », je n’ai pas eu l’impression d’avoir affaire à une exception. Comme lorsque je reçois un enfant dit autistique, je ne sais pas pourquoi on me l’amène, lui non plus ne sait pas ce qu’il fait là, si bien que je me retrouve dans une position de non-savoir qui ne peut pas être esthétique mais qui doit déboucher sur des pratiques concrètes. Si l’on se place dans la position délicate de l’accueil fondé sur un non-savoir, cela ne veut pas dire que l’on devient ignare. On sait très bien comment peut fonctionner la personne, ce qu’on attend de nous, on connait le traitement de la folie par notre société, on sait tout ça, sauf que l’on refuse de faire avec tout ce savoir une sorte de dépistage savant de l’événement de la rencontre. C’est-à-dire que ce savoir est un élément nécessaire mais non suffisant pour expliquer la rencontre. Parfois ça compose, et parfois non. Parfois il n’y a pas de rencontre, car il faut savoir quand même que dans ce que l’on appelle la psychanalyse, il y a beaucoup de jouissance et que parfois les gens viennent là sans savoir pourquoi. Avec un peu d’expérience, on comprend vite qu’il ne faut pas être dupe d’une vision fonctionnaliste : on comprend si les gens en face de nous savent pourquoi ils le sont (pour le dire vite, les gens suivent une détermination multiple, exogène, endogène…). Ils peuvent être là et parfois nous pouvons être là. La question du sens, la question d’un ici et maintenant, est généralement laissée de côté par la psychiatrie ou la psychanalyse.1

Mais pour peu que l’on soit vraiment clinicien, on se rend compte que l’on peut parler, se taire, que l’on peut tout ce que l’on veut, mais surtout qu’il y a quelque chose de très compliqué qui se passe là et qui vous engage. Alors parfois, on peut s’engager et parfois non, parfois l’autre est là, ou bien il est tellement dans une demande normative qu’il lui est impossible d’être en face de vous. La question est là. La preuve en est qu’en épousant cette position, cet état d’esprit théorique et pratique, certes je reçois quelqu’un qui pose la question de la norme, mais la norme-souffrance n’est qu’un aspect des choses. Et la question qui m’intéresse n’est pas forcément s’il souffre ou pas, encore moins s’il est normal ou pas, non, c’est la possibilité de se trouver avec quelqu’un. Et l’Empereur, qui n’était qu’un enfant à l’époque, voulait vraiment rencontrer quelqu’un et se posait des tas de questions sur l’existence, en questionnant par ailleurs l’univers qu’il s’était créé. La façon qu’il avait de se questionner peut être psychopathologisée, mais c’est sans grand intérêt ; à l’inverse, on peut se dire que cet homme était en train de poser une question centrale, celle de l’existence, qui moi aussi m’intéresse, qui n’est pas la question de son délire, mais qui est la question de notre existence. Voilà comment se pose la question de la norme pour moi.



Le cas de « Monsieur l’Empereur »



Il y a des années, Marc, âgé de dix ans, est venu en consultation à l’hôpital. Comme cela arrive souvent, cet enfant inquiétait beaucoup son entourage : la consultation était motivée par une mauvaise expérience en colonie de vacances où un comportement qui jusque-là était passé plus ou moins inaperçu, avait « explosé ».

Un lundi matin, j’accueille donc ce jeune avec ses parents, très inquiets (comme tous les parents accompagnant leur enfant dans un service de psychiatrie, leur angoisse est redoublée par la peur implicite d’être jugés : « Sommes-nous de bons parents ? Est-ce que nous n’allons pas être considérés comme des gens qui n’ont pas su éduquer leurs enfants, au point que la société, pour leur bien, va devoir maintenant s’occuper d’eux ? »). Ils me racontent que tout a commencé dans la colonie de vacances où Marc refusait de se laver nu devant les autres enfants. Puis Marc lui-même m’explique que, chez lui aussi, il prend sa douche vêtu d’une sorte de combinaison, et qu’il se savonne à travers un tissu fin — comme les bonnes sœurs, me suis-je dit immédiatement. Il m’explique ensuite que les moniteurs de la colonie s’étaient vraiment inquiétés de ce qu’il racontait…

Marc expliquait, reprend la mère, qu’il est l’empereur d’une planète qui s’appelle Orbuania et que, en tant qu’empereur de cette planète, il vient chaque jour sur terre en observation. Mais chaque nuit, il quitte son corps et voyage dans sa planète où il continue à vivre sa vie normale d’empereur. Je demande alors aux parents si Marc leur avait déjà parlé de tout cela, et ils me répondent que oui, naturellement. Marc avait d’ailleurs écrit une série de cahiers où il expliquait la vie en Orbuania. Ces cahiers, il les avait fait lire à ses professeurs. Lesquels, comme ses parents, trouvaient que même si Marc était un peu obsédé par son histoire, ce n’était rien d’autre que l’expression d’un enfant qui fait beaucoup travailler son imagination…

Il est nécessaire de préciser que Marc avait révélé, au cours des tests à l’hôpital, une intelligence supérieure. Et il avait déclaré aux psychologues qui avaient procédé aux tests qu’il désirait parler de son empire avec quelqu’un, mais qu’il ne désirait pas être traité « psychologiquement ». Je lui ai demandé pourquoi. Du haut de ses dix ans, il m’a répondu que les psychologues sont des gens qui ne comprennent rien aux choses, qu’ils interprètent tout et que lui désirait parler, mais d’une manière plus complexe et plus profonde, avec un adulte qui ne le catalogue pas.

Je n’en croyais pas mes oreilles : cet enfant me disait qu’il ne voulait pas être traité comme un symptôme. Il me disait très clairement qu’il désirait parler, mais que cette discussion ne devait pas tomber dans un réductionnisme technique. Je lui dis immédiatement que j’étais psy, mais que j’étais également philosophe, que son histoire m’intéressait beaucoup et que je voulais bien parler avec lui, mais que je ne comprenais pas bien pourquoi il voulait parler à quelqu’un. Je pense qu’au départ le désir de communiquer sa vision des choses venait de deux raisons bien distinctes : d’un côté, les gens réagissaient mal quand il leur parlait de son empire ; et d’un autre côté, comme tout n’était pas complètement clair pour lui dans cette histoire, l’opinion de quelqu’un qui ne le juge pas lui serait précieuse. Tel fut notre premier accord, qui resta intact pendant plus de dix ans de travail partagé et d’amitié réciproque.

« Monsieur l’Empereur », c’est ainsi que j’ai commencé à l’appeler très tôt. C’était devenu son nom, ou plutôt son surnom, qu’il recevait avec un certain plaisir – et je n’étais pas le seul à l’appeler ainsi. Les secrétaires, en le voyant arriver pour son heure de discussion (ça n’a jamais été une consultation), le saluaient, sans aucun type de moquerie,

en lui disant : « Bonjour, Monsieur l’Em-

pereur ! »

Peu à peu, Marc me racontait sa planète. Nous parlions aussi de la difficulté à vivre sur la Terre, une difficulté que nous partagions sur plusieurs points — avec ce handicap pour moi, qui ne suis même pas empereur pendant quelques heures par jour, contrairement à lui. Dès les premières séances, j’ai demandé à Marc ce qu’il pensait de la réalité d’Orbuania. Il développa à ce propos une théorie qui n’a jamais changé au cours des années, même si celle-ci s’est affinée avec le temps. Orbuania et ses constellations, les autres planètes qui dépendaient de son empire, les ennemis de celui-ci, existaient vraiment, mais il ne pouvait pas le démontrer. Il me proposait donc de penser l’existence de son empire comme le « pari de Pascal » à propos de l’existence de Dieu. On imagine mon étonnement (et ce ne devait pas être le dernier) quand j’entendis un tel argument sortir de la bouche d’un enfant de cet âge ! La réalité d’Orbuania ne dépendait pas d’une croyance personnelle, mais du niveau d’existence déterminé par la nécessité qu’existe cet objet…

Quelques années plus tard, quand Marc commençait à avoir le profil du mathématicien qu’il est aujourd’hui, il est venu en tant qu’auditeur à des réunions que je coordonnais avec deux chercheurs (l’un mathématicien, l’autre physicien), en vue d’un livre de logique mathématique. Parmi les sujets que nous abordions, il y avait le problème ontologique du statut d’existence de l’objet de la science. L’Empereur donnait son avis sur les théorèmes fondamentaux de Gödel et de Cohen, entre autres. Et dès que possible, il nous donnait des nouvelles d’Orbuania, ce qui intéressait évidemment au plus haut point mes complices scientifiques, bien incapables quant à eux de définir ce qui « existe » ou non, et même de savoir plus ou moins ce que ce mot signifie.

Un jour, j’ai vécu un épisode assez comique avec l’Empereur. C’était un après-midi d’été et il faisait très chaud dans le service ; je recevais Marc et je lui ai proposé d’aller boire quelque chose au bar, ce qui était assez courant. Une fois dans le bar, le garçon vient prendre la commande et je demande alors : « Qu’est-ce que vous allez prendre, Monsieur l’Empereur ? » Il répond et, une fois le garçon parti, il me dit sur un ton un peu protecteur : « Vous savez, Benasayag, moi, ça ne me dérange pas du tout, mais si vous continuez à m’appeler « Monsieur l’Empereur » en public, ils vont finir par vous croire un peu dérangé » – et il accompagne son propos d’un geste très clair de l’index tournant sur lui-même près de la tempe… Ainsi, j’apprenais peu à peu à savoir à quel moment je pouvais l’appeler Monsieur l’Empereur. Et il apprenait pour sa part, peut-être en me l’enseignant, que tout le monde ne peut entendre les intéressantes considérations sur sa planète, pour la bonne et simple raison que peu de gens sont en mesure de comprendre d’emblée Les Pensées de Pascal…

Cette histoire ne doit pas nous faire oublier ce qui n’a pas encore été dit, à savoir que Marc n’a jamais été médicalisé, qu’il n’a jamais été hospitalisé en psychiatrie, ni étiqueté, qu’il n’a jamais fait l’objet non plus d’un programme d’intégration… C’est seulement quand il est entré à l’École normale supérieure, après avoir fait Maths sup et Maths spé, et que je lui ai conseillé de se consacrer plutôt à la recherche qu’à l’enseignement, qu’il partagea mon avis et suivit mon conseil.

À un moment de cette histoire avec Marc, je lui ai proposé de réaliser un petit film où il expliquerait son empire, les délicats mécanismes de ce monde où les deux sexes ne se distinguent par aucun signe extérieur, l’un et l’autre étant identiquement « lisse », où le parti majoritaire est misogyne, où les femmes (qu’il était le seul à pouvoir identifier) étaient génétiquement inférieures aux hommes, où l’empire subventionnait les membres d’un parti anarchiste en guise de clowns officiels… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les récits d’Orbuania ne ressemblaient en rien à un roman de science-fiction. L’Empereur me racontait au fil des années des détails sur la circulation automobile, les impôts, l’éducation, etc. Et il m’informait des interminables guerres et conflits que son empire maintenait avec ses colonies, car Monsieur l’Empereur n’est vraiment pas un gauchiste…

Finalement, cela l’intéressait beaucoup de faire un documentaire audiovisuel, mais il fallait, comme toujours, se mettre d’accord sur un point, poser une condition qui était de ne pas utiliser ce film comme du « matériel psy ». Cela pouvait être montré à des philosophes, à des anthropologues ou à d’autres intellectuels, mais en aucun cas à des techniciens qui n’y verraient que des symptômes, qui n’y verraient, selon les termes de Marc, « rien ».

Nous pouvons énoncer la base du travail avec Marc en quelques principes. D’abord, il s’agit de dire clairement que les gens qui nous consultent sont très bien tels qu’ils sont. Ce ne sont pas des personnes avec des « défauts de fabrication » : ils sont comme ils sont et ensemble, nous essayons de voir comment ils peuvent découvrir leurs potentialités, comment ils peuvent être « non seulement des empereurs », mais aussi autre chose, comme pour Marc, des mathématiciens chercheurs par exemple, ou comme pour Julien, des musiciens.

Ensuite, notre travail peut très bien se faire dans une mise entre parenthèses d’une partie de la réalité, afin de construire avec nos patients ce socle commun à partir duquel il est possible de commencer à composer, à construire et à marcher. Une clinique de la situation est alors un travail de libération de la puissance, des puissances présentées par Spinoza comme les passions joyeuses. Il s’agit d’éviter le chemin de la tristesse, celui d’un savoir normalisateur emprisonnant l’autre dans son étiquette. À partir de ce socle commun, nous pouvons passer à un travail global de découverte et de développement des possibilités, des puissances.

En nous référant à Blaise Pascal, ce philosophe si apprécié en Orbuania, nous pouvons dire que dans la thérapie de situation, « nous sommes embarqués ». Développer des possibles n’est rien d’autre que le projet de l’éthique spinoziste, puisque (contrairement à une clinique du symptôme, qui sait à la place de l’autre) nous partons du principe central de L’Éthique : « On ne sait jamais ce que peut un corps. » Nous l’avons expliqué, ce non-savoir ne représente absolument pas une ignorance, il permet au contraire le développement de tous les savoirs et de tous les désirs, car il ne condamne pas l’autre à son symptôme-étiquette.

Aujourd’hui, Marc est toujours empereur, mais comme dans la blague de l’homme qui pisse au lit, cela ne le dérange plus… Parce qu’en tant que chercheur et intellectuel, en tant qu’homme, il n’est pas seulement l’Empereur d’Orbuania… Et, qui sait ? Peut-être qu’un jour, lors d’une nuit printanière claire et fraîche, allongé sur mon lit, je ferai enfin ce voyage en Orbuania, dans cette planète où j’ai non seulement un ami, mais quelqu’un qui y est vraiment très influent…

Philosophe et psychanalyste. Auteur de nombreux travaux. Ce texte, enrichi d’un entretien avec Thomas Lacoste, est extrait pour partie du dernier ouvrage de Miguel Benasayag Les passions triste, souffrance psychique et crisse sociale, La découverte, 2003, 192 pages.

(1) C’est un peu ce que Félix Guattari pensait du silence de l’analyste. Pour lui le silence était l’interprétation universelle. Par exemple, lorsqu’un patient arrive et dit « J’ai tué mon père », « Je viens de branler mon chien » ou « Je ne veux pas sortir de chez moi parce que j’ai des phobies » et que l’analyste reste muet, ce silence est présenté comme une interprétation universelle. Quoi que dise le patient, la bonne interprétation, c’est le silence…

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